Comment ne pas faire le parallèle entre la pandémie actuelle et les grandes épidémies passées ? La musique au XVIe et XVIIe siècle à Venise a été marquée, et bien souvent influencée par ces événements tragiques. Giovanni Gabrieli, par exemple, est envoyé par son oncle Andrea loin de la peste qui ravage Venise. Grâce aux relations de ce dernier, il est engagé à la cour de Munich, entre 1575 et 1579, où il bénéficie de l’enseignement de Roland de Lassus… Un peu plus tard, en 1631, c’est Claudio Monteverdi qui compose une messe à 4 voix et un Gloria à 7, à l’occasion d’une cérémonie religieuse de remerciement pour la fin de l’épidémie de peste, qui a tué plus de 46 000 personnes en 1630 et 1631 – soit un tiers de la population de Venise – parmi lesquels son fils Massimiliano et son ami le librettiste Alessandro Striggio. Monteverdi se fera d’ailleurs ordonner prêtre à la suite de cet épisode tragique qui le touche profondément. Ces grandes pestes ont également une influence surprenante sur l’évolution du style même de la musique : la peste de 1630 aura raison d’un instrument jusqu’alors pratiqué et adulé, le cornet à bouquin. En concurrence avec le violon depuis 1620, le cornet voit un tiers de ses virtuoses décimés, cet instrument tombera alors en désuétude…
- Tout public
- Adulte 25€
- SAMEDI 20:30 - 23:00
