Comment notre regard sur la vie de nos parents peut changer peu à peu en se détachant d’eux, en grandissant…
Dans la famille Limbos, il y a deux parents et cinq enfants (trois garçons, deux filles). En 1959, ils déménagent au Congo qui est encore une colonie belge. Le père Limbos vient d’être chargé de la direction de l’Ecole des cadres; il forme de jeunes hommes congolais à devenir instructeurs. À l’indépendance en juin 1960, les enfants Limbos sont renvoyés en Belgique. Leur oncle Pierre les accueille chez lui. Pendant un an, les enfants alors âgés de cinq à douze ans vivent séparés de leurs parents restés au Congo. J’avais 8 ans. L’enfant que j’étais fut traumatisé par cet abandon. La femme de 70 ans que je suis devenue a maintenant le désir de rentrer en dialogue avec cette fillette d’alors.
Agnès adulte plonge dans le regard de mini Agnès. Mini Agnès est bouleversée par l’absence de ses parents, elle s’imagine les grands dangers qu’ils courent au Congo. Dans un fauteuil trop grand pour elle, elle a peur. Dans un jeu de questions réponses, l’adulte réconforte l’enfant et l’enfant console l’adulte.
Agnès entend son oncle lire ces lettres qui reproduisent des visions dévalorisantes des personnes noires. Chez elle et à l’école, on ne lui parle pas de l’exploitation qui rime avec la colonisation. Ce n’est que plus tard qu’elle se renseigne et essaie de comprendre l’esprit missionnaire qui animait son père. Relire ces lettres, c’est se confronter au paternalisme et au racisme, reconnaître ces schémas dans lesquels on a grandi et qui nous ont construits.
Avec le soutien de l'hôtel de la Basilique
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